Yôko OGAWA "La piscine"
Il en est de la narratrice, ici, comme de quelqu'un à qui jour après jour on volerait son enfance : ses parents dirigent un orphelinat, et il lui faut vivre la même vie collective et morne que ses camarades de l'institution. Une grisaille éclairée toutefois par la présence de Jun, le bel adolescent qu'elle aime tant contempler, à la piscine. Et par celle de Rie, une petite fille, son souffre-douleur, qu'elle tourmente à plaisir. Première traduction en France d'une jeune romancière japonaise, la Piscine explore avec une saisissante indiscrétion les pulsions les plus troubles. Yôko Ogawa trouve les mots justes pour dépeindre l'adolescence, univers d'une perversité innocente où frustration, désir, recherche de la pureté, cruauté ou satisfaction peuvent à chaque instant advenir, en deçà de toute morale, et infléchir un destin, pour le meilleur ou pour le pire...
Bon, alors moi qui suis mordue de littérature japonaise et qui avait déjà adoré un livre de cet auteur (voir ci-dessous), je n'ai pas adhéré à l'univers de ce roman. On y découvre une ado en proie à des sensations étranges, amour naissant, obsession du corps et de la pureté, envie de faire souffrir les autres, les enfants particulièrement ... Le personnage principal d'Aya, ne m'a pas touchée, au contraire, par moments j'ai ressenti du dégoût pour elle, d'ailleurs la fin qui sonne comme un couperet m'a parue logique. Cette ado respire l'apathie, elle ne fait rien, de dit rien, ne fait qu'observer son quasi-frère effectuer ses plongeons à la piscine de l'école. Cette impression d'alanguissement, de non action, de répétition des mêmes gestes, des mêmes situations à longueur du livre m'ont donné un sentiment de lourdeur, d'oppression. On ne respire pas avec ce livre, on est en apnée, on a hâte d'arriver au bout et de passer à autre chose. Je reconnais la belle écriture, la poésie par moments de l'auteur, mais honnêtement, c'est un livre qui offre peu d'intérêt. Le personnage principal est vraiment trop loin de susciter la moindre empathie, ce qui aurait permis au lecteur de s'armer de patience en attendant qu'il se passe quelque chose. Un seul évènement vient tout bouleverser et même celui-ci m'a donné le sentiment de passer au second plan, alors que tout bascule à cet instant précis. Bref, un roman sans action, trop épuré à mon goût. Je ne vous le conseille pas ...
Nombre de pages : 70
Temps de lecture : 40 minutes
Prix : 7.50 euros
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