Beverley Kendall "Duel Ardent"
Présentation
"Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis
L’exquise Missy ne passe pas inaperçue et croule sous les demandes en mariage. Pourtant, elle est désespérément célibataire. Amoureuse de James, le meilleur ami de son frère, la jeune femme prend son mal en patience. Le libertin est irrésistiblement attiré par elle, mais redoute le courroux de son ami, si ce dernier venait à découvrir leur liaison. De bals en entretiens galants, ne risquent-ils pas de succomber à la tentation ?"
A mon avis ***
Un titre évocateur qui tient toutes ses promesses !
Voilà un roman qui ne m’a pas laissée de marbre, c’est le moins qu’on puisse dire.
Dès les premières pages, je suis entrée dans ce jeu de séduction pour le moins brûlant auquel s’adonnaient les deux personnages principaux du roman, James & Missy. Classique avec la romance, le scénario est basique, rien d’innovant à ce niveau-là, c’est clair. L’originalité réside, comme souvent d’ailleurs dans ce cas, dans la plume imaginative et délicieuse de l’auteur qui sait emporter son lecteur dans une histoire provocante et pleine de surprises. J’adore le décore de l’Angleterre de la Belle Epoque qu’a planté ici l’auteur, celle où les relations hommes/femmes étaient si guindées, orchestrées, où chacun portait des tenues époustouflantes et se comportait en vertu de l’honneur et du devoir, c’est pour moi toujours un plaisir de voir tout ce petit monde si rigide, si placide, voler en éclats à cause d’une seule et même émotion, l’amour. L’intensité de l’histoire qui est contée ici m’a embarquée, sans même que j’y réfléchisse. Même si quelques lourdeurs ont un peu atténué mon enthousiasme, j’ai trouvé l’ensemble facile à lire, prenant, rythmé. Basé sur le jeu du « Je t’aime, moi non plus », ce récit vous emmène au cœur d’un combat d’orgueils … et de préjugés. Finalement, les classiques ont encore de beaux jours devant eux ! Ce roman a eu l’audace de me ramener à des considérations philosophiques que je ne m’attendais pas à y trouver, me poussant notamment à réfléchir à nouveau sur ce fait bien connu que les apparences sont parfois trompeuses et que tout ne semble pas être tel qu’on veut nous le faire croire. Ce sont ces malentendus qui sous-tendent tout le texte et le font avancer par à-coups sur le terrain des révélations et des rebondissements inattendus. En lisant ce roman, on ne s’attend pas à de « l’action » à proprement parler, c’est une guerre avant tout psychologique … et physique dans un certain domaine, que se mènent James & Missy. Cela dit, on ne s’ennuie jamais à la lecture même si les procédés qui font progresser le récit peuvent paraître redondants, voire lassants dans un certain contexte. Pour ma part, j’ai lu ce roman en le prenant pour ce que je voulais qu’il soit : une bouffée d’air frais, revigorante, sans prise de tête et le pari est réussi ! Ce livre n’est pas magistral, dans le sens où, pour moi, il ne sort pas des clous préétablis, mais, je dois lui reconnaître, une fraîcheur, une vivacité qui m’ont beaucoup plu. Je me suis notamment attachée aux personnages de ce roman. Missy, éperdument amoureuse du meilleur ami de son frère et qui tente par tous les moyens de le faire succomber à ses charmes, oscillant entre espoir et désespoir, elle a su me toucher, par sa force insoupçonnée, par son caractère bien trempé et par son côté #soromantic qui m’a tant parlé. Face à elle, l’indomptable Lord James Rutherford, l’homme au cœur de glace qui refuse de s’ouvrir à l’amour, s’aveuglant lui-même en taxant ces accès fiévreux envers la jeune femme de simple désir quand on sait qu’il y a tellement plus là-dessous, légèrement brut de décoffrage, plein d’assurance, de charisme et d’arrogance, il m’a fait fondre à sa première apparition. C’est une lutte sans merci qu’ils se mènent, inversant sans cesse les rôles, se traquant l’un l’autre sans jamais renoncer. Même si on pressent, dès la première page, que ces deux-là vont finir ensemble (pas de spoiler, c’est juste l’évidence même !), on prend plaisir à découvrir comment ils vont y arriver, si ils y arrivent, car le doute subsiste toujours et ce, jusqu’à la toute fin (un exploit de la part de l’auteur que je tiens à souligner, souvent, c’est couru d’avance, ici, non.). On prend du plaisir à suivre les échanges de ces deux personnages, ils sont addictifs, forts, drôles et tendres à la fois. L’auteur arrive à ajouter une grande dose de sensibilité dans son texte, nous faisant passer des larmes de détresse aux flammes du désir, elle entraîne son lecteur sur des voies faites de passion à l’état brut. On passe d’un extrême à l’autre en un battement de cils, déstabilisant en une fraction de seconde tout le socle des croyances et certitudes du lecteur. Avec ce roman, on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser, et c’est un régal que de se laisser porter à imaginer la fin de celui-ci. La force de ce texte réside dans le style de l’auteur pour moi, plus vraiment que dans le fond de l’histoire. C’est elle qui m’a donné envie d’aller jusqu’au bout, qui m’a poussé à tourner les pages toujours plus vite pour arriver à la toute fin de cette histoire enflammée et passionnante. Je pense qu’un style plus plat m’aurait perdue dès les premières lignes. Celui de l’auteur n’est rien de tel, il est vif, espiègle, surprenant, et vous réserve une lecture plus qu’agréable. C’est un livre à lire pour se détendre, idéal pour se réchauffer après une fraîche journée … En effet, rien de tel que de « rencontrer » James Rutherford pour faire monter la température ! Il en fera rêver plus d’une, c’est certain ! Et je ne suis pas prête d’oublier ma rencontre avec ce personnage … Ah, quelle chanceuse, cette Missy !
En bref …
Une lecture agréable qu’on a du mal à lâcher une fois commencée ! Je vous conseille de la lire à proximité d’un seau d’eau … glacée, l’eau ;)
Passeport lecture
Nombre de pages : 504
Prix : 8.70 €
Temps de lecture : 4h00
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