Coralie Martin "L'impératrice Némésis"
Quatrième de couverture
Mais qu’importe d’appartenir à leur race, tant que cela me permet de détruire celui qui m’a rendue immortelle – celui qui a tué mon enfant, mon amant et pris ma liberté.
Mais mon objectif n’est pas du goût des Anciens. Ma tête est mise à prix. Paria, chassée et morte-vivante, je dois assouvir ma Némésis afin de vivre pleinement une dernière fois…
À mon avis ♥♥♥
Entretien avec « une » vampire…
Avant toute chose, je dois avouer que je suis une mordue de bit-lit, vi, vi, vi. J’en dévore comme je respire et, de fait, ma vision traditionnelle du vampire se limite principalement à ça : grand baraqué tout en muscles, ténébreux au possible, souvent en colère, qui suinte la puissance, dangereux… le bad boy classique, au cœur guimauve qui fond dès qu’une, enfin « sa », femelle débarque dans sa vie. Ouais, en gros, pour moi, un vampire, c’est ça ! Mais, j’ai aussi lu du Anne Rice, qui m’a donné une autre vision de cette espèce si particulière, c’est, je pense, celle qui se rapproche le plus de ce que j’ai lu ici. Du coup, j'ai eu, je reconnais, un petit temps d'adaptation en me plongeant dans ce livre. Parce que ce que vous avez sous les yeux avec « L'impératrice Némésis », c'est du vampire, du vrai, du méchant, du qui aime trancher les carotides avec ses dents et qui ne laisse aucune de ses proies en vie, du qui est sombre, mystérieux, flippant à souhait. Oui, ici, on a peur, on a froid, on sent le danger à toutes les pages, cela n'a rien de rassurant, c'est clair. L'horreur dans toute sa splendeur suinte entre les pages, celle qui vous fait frissonner du fond de votre lit. Pourquoi ? Parce que cette histoire n'a rien d'une ballade, c'est un combat, de chaque instant. Un combat se doit d'être dur, difficile, exigent, on ne relâche jamais son attention, au détour d'un coin sombre, et même en plein soleil, on est sur le qui-vie. Ce livre, c'est une fuite tout autant qu'une poursuite. On se perd entre les fils entremêlés du passé de notre héroïne, Marie, qui nous raconte son avant, et ceux de son présent, qui nous content sa faim, sa quête. Alors, on ne se « perd » pas au sens strict du terme, je précise, tout ceci, la gestion des flashbacks, l'avancement dans le texte, est très bien mené par l'auteur. J'ai adoré passer de l'un à l'autre car j'ai trouvé que cela appuyait la tension qui s'imprime en toile de fond du récit, ça l'explique autant que ça la prolonge. Plus on avance dans l'histoire, plus on comprend Marie, plus on la découvre. Au début, j'ai eu du mal avec elle, je la trouvais très froide, à distance, calculatrice, sans cœur... du coup, difficile pour moi de m'accrocher à ce qu'elle racontait. Et puis, la lumière fut ! À mesure qu'elle se dévoilait, j'ai compris pourquoi elle était ainsi, je l'ai acceptée et, d'un coup d'un seul, j'ai ressenti une profonde empathie pour cette femme vampire assoiffée de pouvoir et de vengeance. J'ai suivi son parcours avec grand intérêt, partageant ses pleurs comme ses émois. C'est une histoire terrible que nous raconte ici l'auteur, sombre certes, mais l'où se distillent quelques éclats de lumière qui viennent percer cette noirceur habillant le lecteur d'un voile de ténèbres. On parle de la mort, de la non-vie, de l'entre-deux dans ce roman, mais, j'ai voulu le voir autrement, comme un espoir, comme une vie. L'écriture de l'auteur est très bonne. On pourrait dire, par moments, qu'elle est trop... dense, mais je pense que cela reflète surtout l'intensité des émotions dans lesquelles l'auteur à voulu nous plonger, son envie de nous faire « tout » voir. Ce n'est pas un roman bourré d'actions, ici, on s'attarde surtout sur la psychologie du personnage principal. Ne vous attendez pas à moults combats au pieu, vous seriez déçu(e)s. Mais, ce n'est pas une tare, parce que ça nous plonge au cœur du mythe vampirique, le vrai. S'incrustant sur un fond historique, ce récit nous fait découvrir un autre monde, et c'est ce que j'ai apprécié en lui. Je me suis sentie à la fois forte et fragile en lisant ce texte, j'ai pleuré, j'ai crié, j'ai saigné des gens (et c'était jouissif... non, je ne suis pas folle!), j'ai aussi beaucoup aimé les petites notes d'humour de l'auteur ici et là. J'ai aimé le ton du livre, qui n'est pas pensant, qui ne se veut pas scolaire, mais qui nous entraîne dans une histoire très intéressante (même si elle aurait pu être un poil plus... prenante ^^). J'ai perçu comme une urgence entre ses pages, sentant l'enclume du destin au-dessus de ma tête, la vie ou la mort. C'est... profond, bien mené. On se laisse aller à vivre ce récit, plus qu'à le lire. J'avais parfois l'impression d'être avec Marie... au cœur de ces forêts la nuit. Et que dire du Maître ? Argh... ce personnage m'a tenu en haleine tout du long, tellement je voulais en savoir plus sur lui, sur ce qu'il est vraiment, sur ce dont il est capable... Et cette fin !!! Elle annonce une suite cette fin, l'auteur – ô combien cruelle ^^ - ne peut nous laisser ainsi, c'est inhumain !!! Ce roman m'a beaucoup plu, parce qu'il m'a offert une nouvelle vision de ces créatures aux dents longues qui peuplent mon imaginaire depuis tant d'années. J'ai retrouvé l'essence même du vampire, celle qui fait peur, et j'ai adoré ça ! Pas d'amour de midinettes (même si j'aime ça aussi ^^), pas de cours de biologie ni de binômes (yeah!!!), pas de sentiments mielleux, de bastons à gogo, ici, nous sommes dans la réalité, la vraie, celle qui nous transporte... et c'est tant mieux !
En bref...
Une très jolie découverte que ce roman, vraiment. J'ai déjà hâte de lire la suite ! Ce Maître... il m'intrigue;)
Passeport lecture
Nombre de pages : 212
Prix : 19.00 €