Manu LARCENET "Le combat ordinaire, tome 1"
Ne tournons pas autour du pot, le Combat Ordinaire est un Chef d’oeuvre.
À travers l’histoire d’un jeune photographe de presse s’interrogeant sur ce qu’il doit faire de sa vie, Larcenet brosse une comédie parfois drôle, parfois
triste sur le passage à l’âge adulte, sur l’amour et les choix qu’il implique, sur notre comportement vis à vis des autres et du passé.
Une grosse claque par un auteur en état de grâce. Mine de rien, on a beaucoup de chance ! ! ! Larcenet est venu chez Dargaud avec Lazarr et les Cosmonautes.
C’était déjà vraiment bien. Puis coup sur coup, on a vu et lu son évolution et l’on assiste, en direct, à l’avènement d’un auteur hors du commun, sans doute le meilleur de sa
génération.
Le Retour à la Terre, sommet d’humour était la première étape : prouver que Larcenet peut faire rire tout le monde, des lecteurs de “La Vie” au
bédéphile le plus pointu ; le Combat Ordinaire enfonce magistralement le clou dans une veine plus réaliste, tendre et violente.
Tout ce que bien des cinéastes ou des romanciers ont voulu capter sur le passage à l’âge adulte, sur l’amour et les choix qu’il implique, sur notre
comportement vis à vis des autres et de l’Histoire, le Combat Ordinaire parvient miraculeusement à le retranscrire, nous le faire partager. Tous les débats stériles sur la guerre
d’Algérie, puisqu’il s’agit aussi de ça, prennent une grande baffe dans la gueule. Le Combat est l’oeuvre d’un auteur en état de grâce qui parvient dans une chronique douce amère, jamais
intello et toujours légère à parler de façon simple de choses très compliquées.
Saluons donc comme il se doit, la publication d’un réel chef d’oeuvre ! ! !
Bon, bon, bon, un chef-d'oeuvre, vraiment ?? Pas d'accord ! OK, c'est une très bonne BD, mais pour moi un chef-d'oeuvre est irréprochable, ce qui pour moi n'est pas le cas de cet album. J'ai beaucoup aimé les différentes sensibilités des personnages, les non-dits, les peurs, les craintes, les petites joies distillés dans cet album. L'alternance des planches en couleur et celles de paysages en noir et blanc m'a moins plu, même si ces paysages sont synonymes de l'intériorisation du personnage principal, ils m'ont paru très sombres, très lourds, je pense que la BD l'est déjà assez en elle-même sans en rajouter. Par contre, j'ai ri, j'ai aussi pleuré (surtout à l'avant-dernière page), ces combats de tous les jours sont les nôtres. Personne n'est parfait, tout le monde se cherche et finalement peut-on vraiment se trouver ? Pour conclure, ce qui m'aura le plus plu dans cet album, en dehors du dessin, des relations des personnages, c'est la philosophie que Manu Larcenet fait passer à travers ses dessins et son scénario. Le lecteur est obligatoirement touché en lisant cet album, chacun à sa manière. Je pense que pour considérer l'ensemble comme un chef-d'oeuvre, il va falloir que je lise la suite ... Pour l'instant, je reste sur mes gardes mais j'apprécie !
Nombre de pages : 54
Temps de lecture : 30 minutes
Prix : 13.95 euros