Joann SFAR "Les lumières de la France, tome 1"
Les Lumières de la France, c'est bien sûr, l'esprit des Lumières, ce souffle philosophique jusqu'alors inconnu qui balaya notre pays au XVIIIe siècle et qui
aboutit à la Révolution française et la Déclaration des droits de l'homme. Un certain Comte, fervent lecteur des nouveaux philosophes, mais tirant ses revenus du négoce des esclaves, prend
conscience du paradoxe de son quotidien, ce qui lui fait dire : « Je voudrais pouvoir dormir sereinement avec la certitude que notre compagnie pratique un esclavage à visage humain.
»
Plongé dans ses réflexions, le comte délaisse peu à peu sa femme, la comtesse Éponyme, qui, elle aussi, pense beaucoup... Une fable philosophique
irrésistible de drôlerie et de piquant par l'auteur du Chat du rabbin.
Je ne suis toujours pas capable d'apprécier le dessin de Joann Sfar, je pense qu'en réalité c'est une sorte de Van Gogh de la BD, son style est tellement à part qu'il me paraît trop "différent" pour que je l'apprécie, bizarre n'est-ce pas ? On cherche l'originalité partout et quand on la trouve, on arrive pas à la savourer. Je ne sais pas, c'est un style que je trouve trop "album pour enfants" par moment, et du coup je n'arrive pas à accrocher. Pour ce qui est de cet album, je l'ai trouvé très bien renseigné, c'est une vraie leçon d'histoire, pour le coup, on s'y croirait, ça me rappelle un peu les oeuvres de Jean Teulé, notamment "Le Montespan", pour le coup c'est très réussi. N'empêche que c'est vulgaire, il faut dire que l'héroïne de la BD est une nymphomane de premier ordre, que c'est ridicule, y a qu'à voir le mari de cette dernière qui se croit grand philosophe, voulant dénoncer l'esclavagisme tout en continuant à en vivre, c'est tout simplement désespérant. Je n'ai pas du tout aimé, bon, je reconnais que c'est très réaliste, peut-être un peu trop, je ne sais pas, peut-être que je partais déjà avec un a priori avant d'ouvrir l'album mais j'en suis ressortie avec une idée de dégoût profonde (peut-être voulue par l'auteur, après l'idée de l'esclavage est censée choquer les consciences) mais ce qui m'a le plus déçue c'est que l'esclavage qui doit être le thème central de cette BD est mis au second plan derrière les histoires de fesses de la comtesse et ses babillages incessants avec sa chienne (qui lui répond de surcroît !), la version Tintin et Milou en plus glauque et moins réussie. Le thème de l'animal comme conscience de son maître (ou de sa maîtresse) c'est pas neuf, était-ce vraiment nécessaire ? En tout cas, cette petite morale philosophique me laisse un goût amer, à vous de voir !
Nombre de pages : 64
Temps de lecture : 30 minutes
Prix : 13.99 euros