J.R.R. TOLKIEN "Le Seigneur des Anneaux, tome 1"
Oyez, bonnes gens, oyez la très véridique histoire de l'Anneau de Puissance forgé naguère par Sauron le Grand. Un homme eut le courage de lui arracher le talisman et put ainsi le chasser hors du monde. Le Maître Anneau se perdit. Qui sait ? Peut-être a-t-il fait le malheur de ceux qui l'ont pris ? Mais la Terre du Milieu s'enfonce dans la nuit, les créatures mauvaises se multiplient et, dans les Monts Brumeux, les Orques traquent les Nains. L'Ennemi est de retour ! Avec l'Anneau Unique, il aurait le moyen d'abattre toute résistance. Par chance, j'ai compris le premier qu'il est ici. Mais Sauron le fait chercher partout. Déjà ses Cavaliers Noirs galopent sur la terre des Hobbits. L'Anneau lui-même désire revenir à son maître. Ta seule chance, c'est que tu ne l'as pas mis au doigt. Mais le temps presse. Bientôt il le trouvera et il recouvrira toutes les terres de ténèbres. Il faut détruire cet Anneau, petit Frodon ! Il le faut !



J'ai énormément de mal à définir exactement ce que j'ai ressenti durant ma lecture du Seigneur des Anneaux ... D'un côté, comme je n'ai pas vu les films,
j'ai été ravie de faire cette découverte, de lire ce grand classique de la fantasy, incontournable, de l'autre, ça a été lent, pénible parfois, de parcourir ce livre. Il me laisse perplexe,
entre-deux sensations totalement opposées et j'avoue, au final, ne pas savoir si j'ai aimé ou détesté. Je pense sincèrement que c'est un livre hors normes, difficile à interpréter, peut-être
aussi à savourer selon la façon dont on s'y prend pour le lire. C'est un livre qui vous déstabilise quelque part, mais qui sait vous emporter dans un univers enchanteur et magique, tout
simplement !
Tout d'abord, je dois dire qu'effectivement, ce qui m'a posé le plus problème dans ce roman, c'est l'écriture. En elle-même, j'ai adoré le style, la poésie
des mots, mais j'ai trouvé qu'il y avait trop de descriptions - beaucoup trop ! -, d'autant que je n'ai pas réussi à bien tout visualiser, à la fin, j'étais totalement perdue, trop de noms, que
ce soit de personnages, de pays ou de rivières, etc., c'est un fouillis sans nom, même avec une carte et un arbre généalogique, je n'aurais pas pu m'y retrouver ! Surtout que, comme Aragorn,
appelé Grand-Pas ou le Rôdeur, ou encore un autre nom que j'ai oublié - il y en avait trop à retenir ! -, ils ont tous plus ou moins plusieurs noms. Non mais, aller vous y retrouver là-dedans !
Et encore, je ne parle pas de la scène du quasi début avec le banquet pour l'anniversaire de Biblon où sont cités tous les noms de famille de tous les hobbits du coin, alors là, j'ai carrément
lâché l'affaire ... Et c'est le gros problème de ce bouquin parce que tous ces noms qui affublent le texte de longueurs interminables le ralentissent considérablement ! Pourtant, les descriptions
sont magnifiques à certains moments, on voit la Comtée, on la traverse aux côtés de Frodon, on entend le silence pesant de la Moira et les tambours qui d'un coup à résonne, on imagine les ombres
qui les suivent dans le pays de Bree ... oui, c'est beau, c'est féerique, ça donne envie de voir tout ça de ses propres yeux, mais j'ai trouvé que Tolkien me rappelait Proust, à qui il avait
fallu 50 pages pour parler d'une petite cuillère ! Je pense sincèrement que plus court n'aurait pas nui au roman ...
A côté de ça, on se laisse facilement emporter par la plume de Tolkien, l'histoire qu'il nous raconte est passionnante ! Imaginer un petit hobbit auquel est
dévolu une mission dangereuse et à tous les coups mortelle, qui va traverser en compagnie d'hommes et de créatures tous les pays de son monde, c'est un concept on ne peut plus attractif ! On vous
donne à voir des mondes qu'on ne saurait rêver, des contrées lointaines, on vous amène à rencontrer des hobbits, des elfes, des magiciens, des nains, des orques, etc. C'est assurément fascinant.
On sent l'exaltation du voyage, de la quête, tout ce qu'elle comporte de danger aussi, on sent la menace et aussi l'exquise sensation de l'aventure, de la découverte. C'est un mélange de beaucoup
d'émotions et de sensations que ce voyage raconté par Tolkien. Il est évident qu'on ne peut qu'adhérer à son univers, lui a qui créé sa propre langue elfique ! C'est un génie, pour sûr. Et on
sent bien d'ailleurs que ce roman-ci est l'oeuvre de sa vie, qu'il y a mis tout son coeur, à force de détails, on sent bien que tout est pensé, dosé, que rien n'est oublié ... C'est peut-être
aussi ce qui cause sa lourdeur, à vouloir tout dire, on embourbe le lecteur sous une masse d'informations dont il est dur de tirer l'essentiel ... Pourtant, la plume reste admirable et le sujet
sait attiser la curiosité du lecteur et le maintenir en éveil (je précise, livre à ne pas lire avant de se coucher ou tard le soir ... je me suis endormie en plein chapitre
^^).
J'ai trouvé que le voyage entrepris par nos amis était long, mais long, mais long et qu'il n'en finissait pas ! D'ailleurs, arrivée à la fin du premier tome,
je confirme, ce n'est pas fini ! J'ai eu le sentiment que ce premier roman était une sorte de préface qui traînait en longueur ... On nous présente tout d'abord le héros principal, Frodon, qui
vit dans sa Comtée merveilleuse avec son oncle Bilbon, grand aventurier de son état, aux côtés de Sam Gamegie, son serviteur si on peut dire (mon personnage préféré d'ailleurs ^^), sous le regard
bienveillant de Gandalf le magicien gris. Ensuite, on commence à nous parler du fameux anneau, on sent bien que quelque chose de louche se trame, sinon, il n'y aurait rien à raconter, pas vrai ?
Et de fait, peu de temps après le début du roman (enfin, quelques centaines de pages quand même il me semble), la véritable aventure commence quand Frodon doit quitter la Comtée avec l'anneau
afin de se rendre chez les elfes à Fondcombe. On va le suivre lui et ses amis hobbits, Sam, Pippin et Merry, dans leur premier voyage. Très vite, la menace rôde, des ombres noires les observent,
les pourchassent, on demande après eux un partout dans les contrées qu'ils traversent ... Voilà qui est angoissant ! Ça permet surtout de mettre un peu de piment dans ce voyage, car honnêtement,
on s'ennuie !
Je veux dire, Tolkien nous décrit pendant des pages entières leur marche, leurs arrêts casse-croûte, leur sommeil ... ouais, c'est pas vraiment la partie la
plus fun du voyage ! Surtout que les personnages ne parlent pas ... j'aurais imaginé ça plus "vivant", plus "joyeux" malgré le danger qui rôde. C'est assez plat en fin de compte ...Les seules
fois où il parlent ces fameux hobbits, ils ne parlent pas mais chantent ou déclament des vers - enfin, ils parlent un tout petit peu aussi quand même -. Là encore, je pose la question de la
réelle utilité de ces passages qui m'ont vraiment paru "de trop". A la fin, c'était too much ! Je veux dire, un ou deux pour nous raconter une légende, ok, mais pas toutes les dix pages ! En
plus, je pense que la traduction actuelle ne joue pas en leur faveur parce que franchement, je ne les ai pas trouvé si bonnes que ça ces chansons. Aïe, aïe, aïe. Par contre, une chose que j'ai
bien aimé dans ce voyage, c'est de voir le courage dont faisait preuve ces petits hobbits ! Avançant toujours en avant malgré le danger, même inconscients pour certain de ce vers quoi il se
dirige, ils n'ont pas lâché Frodon d'une semelle. J'ai trouvé cependant que leur bravoure était légèrement entachée par leur obsession des pauses et de la nourriture. On repassera pour les super
héros. Mais, la première partie de ce voyage n'est pas la plus intéressante et je pense que ce prologue n'a qu'un seul réel but, amener ce petit groupe d'amis à rencontrer Grand-Pas à Bree et
ensuite à se diriger vers Fondcombe, cité des elfes.
J'ai nettement mieux apprécier la deuxième partie du roman parce qu'on rentre enfin dans le vif su sujet ! Même si, là aussi, les longueurs n'ont cessé de se
succéder. Je n'en dirais pas trop sur cette partie parce qu'elle se savoure à mon avis. Mais, c'est à partir de là que les choses sérieuses commencent, l'on en apprend plus sur l'Anneau, son
rôle, ses pouvoirs, c'est là aussi que se décide le sort de Frodon et de ceux qui vont devenir ses compagnons : Aragorn, Gimli, Legolas, Boromir, Gandalf, Merry, Pippin et Sam. Tous vont former
la Compagnie, chargée de transporter l'Anneau vers les Montagnes du Destin afin de le détruire. Ah, avec quel sérieux et solennité tout cela s'est déroulé, j'ai trouvé que c'était très bien
décrit, le danger était palpable, le destin avait laissé son empreinte et les mots de Tolkien ont ajouté à la grandeur de cet instant décisif. C'est à partir de là que je suis vraiment entrée
dans l'oeuvre, que l'aventure a réellement débutée, du moins, pour moi, en tant que lectrice. Le sort était jeté. Il n'y avait plus qu'à suivre ses valeureux hommes sur leur route. Et c'est ce
que j'ai fait ! Je les ai vus combattre les intempéries, dompter les rivières, connaître la magie des elfes dans un lieu magique, se battre contre les ténèbres de la Moria, affronter les ombres
et les orques, fouler les terres des ancêtres et des Grands Rois. C'est un périple incroyable qui entraîne cette compagnie vers l'inexorable et on les suit avec cette pointe de regret qui perce
déjà nos coeurs car on a le sentiment qu'aucun n'en réchappera ... J'étais à la fois emportée par cette aventure que je vivais pleinement à leurs côtés, ayant froid, ayant peur, me sentant
égarée, me posant mille et une questions et en même temps, j'étais lasse, triste, impuissante face à ce lourd destin qui se dessinait devant moi. Vraiment, une quête qui sait vous tenir en
haleine, vous emporter vers un ailleurs à la fois sombre et merveilleux, à vivre au moins une fois dans sa vie.
Ce qui m'a manqué pour en faire un coup de coeur, je pense que c'est le développement des personnages en tant qu'entité. A part Frodon, dont on apprend
beaucoup et sans doute Aragorn en une moindre mesure, la plupart des personnages sont présentés rapidement puis, pour certains, totalement oubliés. Je pense notamment à Legolas dont on parle si
peu ... moi qui adore les elfes, j'étais un peu abattue de voir qu'on en parlait pas plus. Il y a aussi le fameux Gollum - mon précieux ! - qui est là, on le sent, on le sait, mais qui,
finalement, n'intervient pas directement. Les amis de Frodon, à part Sam peut-être, restent eux aussi peu développés. Alors qu'il y a là matière à satisfaire les goûts et la curiosité de chaque
lecteur, Tolkien ne fait qu'esquisser ces personnages qu'ils utilisent plus comme des outils, des expédients dans le texte, les faisant apparaître quand il est nécessaire de faire avancer un
minimum ce dernier, mais avec parcimonie, pour le coup, il a été un peu trop avare là-dessus à mon goût. Mais c'est un point de vue personnel ... D'autant qu'en parallèle j'ai adoré la mythologie
et toutes l'histoire que Tolkien a monté avec ces personnages et leurs ancêtres, c'est tout simplement fascinant. On apprend quelque chose de nouveau à chaque chapitre, on avance un peu plus dans
l'éclaircissement du mystère et les choses se mettent en place petit à petit. On peut dire que question fond, Tolkien n'a pas démérité. C'est la forme qui ne m'a pas totalement
convaincue.
Pour conclure, je dirai que ce livre est un roman qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie, qui, malgré ses imperfections (dues peut-être aussi en
partie à sa traduction), saura vous conquérir grâce à son histoire incroyable, à ses personnages attachants (pour la plupart) et à son style incomparable. Même si je ne sais toujours pas quoi en
penser personnellement et que je n'ai pas vraiment d'avis tranché, c'est un livre que je conseillerai malgré tout, pour la beauté de la chose !
Nombre de pages : 687
Temps de lecture : 10h30
Prix : 6.70 €
Et les avis de mes compagnons de lecture sont ici : Arcaalea, Auudrey, helloudu59, AgatheK, nanapomme, Gabyelle, Ritw, Myu01, Kyeira, Sylly, Luna, _ananas_, Gr3nouille2010, miamjr, looleenette, Chtitepuce, Séfo, Kincaid40, nemyi, Evasions-world, Ninouche2109, BouQuiNeTTe, Frankie