Grégoire DELACOURT "La liste de mes envies"
Jocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières. Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie. Elle attendait le prince charmant et c’est Jocelyn, dit Jo, qui s’est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l’épouse) a courbé l’échine. Elle est restée. Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu’au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff’Esthétique, 18.547.301€ lui tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être.



Une belle découverte, j'a beaucoup aimé l'écriture de G.Delacourt, tout en douceur, très poétique. L'histoire de Jo est touchante, troublante aussi, celle d'une femme trahie, elle le sait avant même que cela n'arrive. Elle croit au bonheur, à l'amour, elle y met toutes ses forces, mais finalement, a-t-elle vraiment ce dont elle a rêvé ? Les passages avec son père souffrant d'alzheimer sont ce qui m'a le plus touchée dans le roman, surtout à la fin, quand elle décrit sa relation avec sa fille, sans mots, juste dans l'intention, c'est très humain, très beau. Ce qui m'a le plus déplu c'est le personnage de Jocelyn son mari, je l'ai détesté tout de suite, je ne lui ai accordé aucune chance alors que Jo le défendait tout au long du roman. L'antagonisme des deux moitiés de ce couple est flagrante et l'on prend parti dès le départ, on a pas le choix. C'est Jo qui raconte, qui se raconte, on adhère à sa vie, à ses rêves, à ses malheurs, à ses envies. On est tout de suite dans son esprit, on la suit avec intérêt tenter de vivre tout simplement, on la voit perdre pied, tenter de se reprendre, et on a envie de lui venir en aide, on a envie de casser la figure de son mari, on a envie de secouer son fils, bref de lui offrir la vie qu'elle mérite. J'ai trouvé que l'idée du blog de Jo sur sa passion, la mercerie, était très bonne, dommage qu'elle ne soit vraiment développée qu'à la fin. Des extraits de ce blog ne m'auraient pas choqués au milieu du récit, finalement, je trouve que ça m'a presque manqué, on en parle comme d'un fil rouge, de quelque chose d'exceptionnel, mais à part ça, on en voit pas une miette. Quel dommage ! Je suis sûre que ça aurait mis un peu de pep's, un peu de gaieté dans le récit. Car malgré tout, c'est un roman triste, on a envie de pleurer, c'est morne, c'est une vie grise qui nous est peinte sans fards, honnêtement, on en ressort pas avec le sourire, mais plus avec une idée de désillusion latente. Ce livre nous rappelle qu'il suffit d'un évènement, un seul, pour que tout bascule dans le vide, c'est assez flippant en soi. Ce qui sauve le roman de l'ennui, c'est l'écriture, poétique, vraiment très belle, une écriture qui touche le lecteur, qui l'emporte. En bref, c'est un bon roman, mais je ne comprends pas après lecture l'engouement qu'il suscite à l'heure actuelle ... A vous de voir !
Nombre de pages : 186
Temps de lecture : 1h30
Prix : 16.00 euros