Enki BILAL "La foire aux immortels"
Paris, 2023. La ville a bien changé. Elle n'est plus que ruines, crasse et misère. Dirigée par un gouvernement fascisant, elle s'est enfoncée dans une morne décrépitude. Ce jour-là, un drôle de vaisseau spatial en forme de pyramide stationne au-dessus de la cité. À son bord, d'étranges divinités égyptiennes jouent au Monopoly... Tandis qu'Alcide Nikopol, pauvre mortel expédié trente ans plus tôt en état d'hibernation dans le cosmos revient sur terre. Où un Dieu nommé Horus s'apprête à prendre possession de son corps et de son cerveau afin d'assouvir une vengeance personnelle...




Une vraie claque cette BD ! Le lecteur est transporté dans un monde futuriste, en plein coeur d'une dictature, d'un combat entre mortels et immortels, malgré les moment sombres décrits, on se retrouve au milieu d'hommes maquillés de façon burlesque, aux longs ongles rouges et aux cils maquillés ! Quel concept de contraste ! Tout est justement question d'opposition dans cet album. C'est mon premier BILAL, je sais, j'aurais du m'y mettre bien avant ! J'ai été sciée par le dessin, tout simplement magnifique, par ces jeux de couleurs, cette précision dans les détails, le trait sert merveilleusement bien les sentiments des personnages. On sent tout de suite la haine, la colère, la tristesse, la jalousie ... rien qu'en regardant les yeux des personnages. C'est dingue ! Même si je ne suis pas plus que ça accroché par l'histoire, ni par les personnages, mais bon c'est une question de goût, le dessin m'a totalement happée et m'a maintenue intéressée tout au long de l'album. Ce qui m'a le plus marqué, c'est ce chat vert et blanc, quand je l'ai vu, j'ai su que j'étais dans une BD d'anticipation réussie. Il aurait pu paraître ridicule, il n'en est rien. Les personnages masculins du premier arrondissement de Paris, maquillés comme des poupées auraient pu avoir l'air ridicule, que nenni. Le tout dans cet album, c'est de faire passer l'absurde pour quelque chose de crédible, et quelle réussite ! On s'y croirait ... Et puis citer Baudelaire ! Quelle idée géniale ! Un peu de poésie dans ce monde de brutes que diable ! Bref, j'ai été enchantée par cet univers qui m'était jusqu'alors inconnu. J'ai appris qu'il s'agissait en fait d'une trilogie, j'ai hâte de lire la suite !
Nombre de pages : 68
Temps de lecture : 50 minutes
Prix : 14.95 euros