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Bienvenue sur le blog de Flo', lectrice, libraire & auteure - Rose Darcy, c'est moi ^^ -. Ici, je vous parle de ce qui me passionne, lecture, écriture, musique et bien d'autres choses encore ! Je vous souhaite un bon voyage dans mon univers rose bonbon, en espérant que vous y ferez de belles découvertes livresques... ou autres ;) N'hésitez pas à laisser une trace de votre passage chez moi, j'adore vous lire !!! Et, si le coeur vous en dit, vous pouvez visiter mes pages Face de Bouc : https://www.facebook.com/CoeurDeLibraire & https://www.facebook.com/RoseDarcyAuteure. Bonne visite à vous :D

29 May

Joëlle Adani "Une brèche dans le mur"

Publié par Myiuki  - Catégories :  #LITTERATURE FRANCAISE

Quatrième de couverture

En 1989, une équipe de coureurs français, sponsorisée par l’épicerie et la brasserie du coin, s’apprête à effectuer une course sans précédent de Béziers à Moscou pour célébrer le bicentenaire de la Révolution. Son long trajet à travers l’Europe sera ponctué de drames amoureux et de rencontres saugrenues qui prendront peu à peu le pas sur l’exploit sportif à proprement parler. Les quatre hommes et les quatre femmes sont en effet loin de s’imaginer que, dans ce contexte de guerre froide, leur équipée va attirer l’attention des services secrets américains et européens et qu’ils vont avoir un rôle à jouer dans la chute du Mur. Pourquoi des civils français iraient-ils en courant jusqu’à Moscou ? L’idée semble trop bizarre pour être crédible. La CIA, le MI5 et la DGSE sont donc persuadés qu’il y a là anguille sous roche. Chaque geste innocent des coureurs filés par des espions depuis leur départ, va ainsi être comiquement réinterprété et disséqué à la loupe par les services secrets, créant deux niveaux de lecture pour ce roman haletant.

A mon avis ***

Une petite foulée pour l’homme, …

Je suis entrée dans ce roman la tête la première, avide de découvrir un peu plus cette Histoire qui me fascine au travers de ce livre. Il faut dire que, ayant eu la chance visiter Berlin, j’étais plutôt enthousiaste à l’idée de redécouvrir ce moment historique qui l’a changée à jamais … ou plutôt qui l’a rendue à elle-même, en en profitant pour faire un petit tour d’horizon européen. Un voyage qui a su me surprendre, mais pas que …

Parlons d’abord du concept de base. Cette course de 6 000 kilomètres, entreprise par 8 coureurs anonymes pour le bicentenaire de la révolution française et qui va les conduire à parcourir les routes d’une Europe sous le joug de la guerre froide, de Béziers à Moscou. Un pari fou qui nous plonge dès le départ dans une sorte de bulle intemporelle, presque, qui nous donne l’impression, sur le bord de la route, de voir passer des extra-terrestres qui, sans le savoir, vont bouleverser la face du monde à la seule force de leurs pieds meurtris. Quel est le but de cette course ? Pourquoi ce parcours et pas un autre ? Beaucoup de questions restent sans réponse avec ce roman, pourtant, on ne se les pose pas vraiment, entraînés que nous sommes dans la foulée des coureurs. On sent leurs douleurs, leur sueur, leurs doutes, leurs moments de faiblesse, et on les accompagne le long de ses routes, de ses villages, de ses frontières qu’ils traversent, prenant ainsi conscience de la face du monde tel qu’il est vraiment, dénué de cet écran de fumée que les autorités imposent aux citoyens de l’époque. C’est un monde troublé, qui pleure, qui saigne, que nous présente ce livre. Un monde coupé en deux, qui s’entretue, qui est tiraillé dans tous les sens mais qui tente de renaître de ses cendres grâce à deux sentiments universels : l’amour et l’espoir. C’est ce message qui m’a le plus touchée avec ce livre, celui de l’entente, fragile, certes, mais possible, celui de la renaissance, de l’avenir. Ce n’est pas un roman à lire au premier degré, il va plus loin que ça, nous offrant en surimpression un autre sens. La course est un prétexte qui nous dévoile une Europe dont a beaucoup entendu parler mais sur laquelle, finalement, on ne sait pas grand-chose aujourd’hui. On soulève ici les secrets, les jeux de pouvoir, les relations internationales, c’est tout un tableau mondial que nous dessine l’auteur au gré des pays que l’on voit défiler sur la carte de l’Europe qui s’inscrit sous nos yeux.

J’ai beaucoup aimé découvrir l’envers du décor de cette course, avec le côté « espionnage » rajouté par l’auteur à l’histoire vraie, initiale. Ça amène forcément un petit plus au roman, même si je l’ai trouvé très « léger » voir trop « répétitif » par moments. On se rend vite compte que, tous ces services secrets qui nous sont présentés et qui entrent en branle au début de la course pour surveiller ces fameux coureurs et comprendre leurs motivations, sont tous, plus ou moins, les mêmes et qu’ils ont tous les mêmes méthodes. J’ai été déçue par cet aspect que j’aurais peut-être aimé plus enlevé, plus imaginatif. J’ai eu le sentiment d’avoir affaire à une esquisse non renouvelée, je ne me suis pas prise au jeu. Pourtant, certaines de ses situations amènent cocasserie et drôlerie au texte, ça aurait pu être mis en lumière d’une manière plus parlante à mon avis. Cela dit, le côté « peu importe votre camp, vous êtes tous les mêmes » m’a frappée, amenant inconsciemment l’idée dans la tête du lecteur, qu’effectivement, peu importe le côté de la barrière sur lequel notre regard se porte, les luttes intestinales de pouvoir sont toujours dirigées par le même type de personnage … Le problème ici, c’est que ça en devient presque lassant. On entre dans une ambiance paranoïaque à l’extrême, à coups de « je te tue, tu me tues », de volonté de soulever le lièvre sans jamais y arriver … ça aura pu être prenant mais c’est devenu carrément irréaliste à mes yeux. Trop poussé peut-être dans l’imaginaire, j’ai eu du mal à y croire. Pourtant, j’ai l’idée que c’est parfois ce qu’il y a de plus simple qui peut vraiment surprendre et mettre les experts en déroute … Allez savoir ! Malgré tout, je pense que, sans cet aspect espionnage qui entrecoupe les passages purement consacrés à la course, je me serais sans doute ennuyée pendant ma lecture. C’est la petite touche en plus du livre, celle qui amène un peu de suspens, d’action dans le récit, celle qui vous fait vibrer à certains moments en se demandant s’ils vont vraiment y arriver, mais surtout, ça vous fait essayer de répondre à la question obsédante qui ne vous quitte pas de tout le texte : qui sont-ils réellement ces coureurs ? J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié la fin du roman qui nous en dévoile un peu plus sur eux, un éclairage qui m’aurait cruellement manqué sinon.

Principalement parce que j’ai fini par m’y attacher à tous ces personnages que le lecteur apprend à côtoyer au fil du roman. On se sent fatalement proche d’eux, à s’immiscer ainsi dans leur intimité, à voir leurs relations évoluées, à les voir se surpasser pour atteindre leur but. Le côté transcendant de la course est bien rendu, notamment sur la fin. Maintenant, je n’ai pas réussi à m’y impliquer plus avant pour ma part. Rien à voir avec le fait que je n’aime pas la course à la base, c’est juste que, alors qu’ils courraient, moi je restais sur le bord de la route. Même si j’ai été émue, touchée, par les personnages, je n’ai pas embarquée avec eux dans l’épopée qui se déroulait sur le bitume. C’était presque comme si défilait sous mes yeux un film muet, en noir et blanc, impossible de m’y accrocher, j’attendais patiemment les instants où la bande allait s’arrêter pour repasser au son et aux couleurs. J’ai trouvé cet aspect pourtant très réaliste, peut-être trop justement. Je vois bien que cela apporte profondeur et crédibilité au livre, rien à dire de ce côté-là, mais j’ai eu le sentiment d’un défilé de faits, purement formels, pas d’émotions, de ressentis, là-dedans. Etrange car je les ai entrevus ces crampes, ces ampoules, ces bouches asséchées par l’effort, ces souffles courts, oui, je les ai perçus, mais je n’ai pas pu me les approprier. Du coup, toute cette partie qui aurait dû m’atteindre ne l’a pas fait. Heureusement, cet aspect-là a vite été rattrapé par les personnages en eux-mêmes, tendres, drôles, attachants, même si, là aussi, je reste sur ma réserve dans la majorité des cas. Il m’a manqué beaucoup de choses pour être conquise par eux à 100%, là aussi, je suis souvent restée sur la touche avec eux et certaines choses m’ont déplu. Ce qui ne m’a pas empêchée de me dire qu’ils étaient un terreau passionnant qui aurait peut-être mérité qu’on s’y arrête un peu plus … Encore une fois, peut-être est-ce dû au nombre de coureurs et à ceux qui les entourent (trop de personnages à traiter ?), ils sont dégrossis, mais la finesse est manquante. Trop de mystères tuent le mystère !

Concernant le style de l’auteur. Simple, efficace, il permet de lire ce livre rapidement, sans encombre. Ce que je pourrais lui reprocher, et là, c’est clairement mon point de vue uniquement, c’est le manque de reflet de la passion qu’il nous laisse entrevoir. Je n’ai pas été passionnée par ce que je lisais, alors que je le voulais réellement, je n’ai pas eu les larmes aux yeux à la fin, alors que j’aurais dû. Je me suis laissée porter par les mots, certes, mais à un rythme lent, très lent. J’ai assisté, de loin, au spectacle, sans arriver à moi aussi monter dans le train de la course. On nous dépeint une peinture, historique et humaine, quelque chose d’unique, de fort, or, la force justement de ce récit, je ne l’ai pas ressentie. J’ai trouvé ça extrêmement dommage car on sent bien l’impact qu’une telle course peut avoir, surtout à cette époque, sur l’homme ou la femme qui y a participé, ça vous change, vous, votre vision du monde, vos rêves et vos espoirs. J’aurais voulu que le message porté par ce livre soit plus marqué encore, qu’il s’imprime en moi, il ne l’a pas fait. Peut-être parce que je connaissais trop cette époque pour me dire que j’apprenais quelque chose de nouveau, peut-être parce que j’en attendais plus d’action, d’originalité, je ne sais pas. Mais, en lisant le résumé, j’ai eu l’idée que j’allais entrer dans le tourbillon d’une folie douce, et je n’ai pas retrouvé ce petit grain de facétie dans le texte. C’est un livre pourtant sensible, et on sent que l’humour tente de s’y faire une place (même si ce n’est pas le genre que j’affectionne que l’auteur emploie), un livre qui est censé vous embarquer dans une aventure hors norme. Le style de l’auteur, pourtant bon, ne m’a pas permis d’être subjuguée par l’histoire et d’avoir envie de tourner les pages avec avidité. J’ai survolé cet ouvrage sans jamais arriver à y atterrir …

Malgré tout, c’est un livre que je conseillerais, à qui veut découvrir un peu plus les quelques mois qui ont précédé la chute du Mur de Berlin parce que l’auteur arrive très bien à nous faire ressentir le climat tendu, au bord de l’explosion, dans lequel ces coureurs évoluent. Une petite page de l’Histoire qui a le mérite de sortir du lot.

Passeport lecture

Nombre de pages : 228

Temps de lecture : 2h50

Prix : 20.00 €

Joëlle Adani "Une brèche dans le mur"
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