Christophe Collins "La musique de l'âme"

Quatrième de couverture

La question qui revient toujours, pour un auteur, c’est le classique « où allez-vous chercher vos idées » ? Je réponds souvent que les idées sont là, elles flottent, elles attendent que quelqu’un les attrape et les mette en mots, en images, en musique… Cette nouvelle est le résultat de centaines d’heures passées à écouter du rock et à m’interroger, avec intérêt, sur la création de ces monuments musicaux que sont Dark Side of The Moon, Sergent Pepper ou encore The Doors. Ajoutez à cela une pincée de fascination pour l’histoire de Robert Johnson et de sa rencontre avec le Diable… Ah oui, j’oubliais aussi la certitude, pour moi, que le Diable est une femme. Sans aucun doute possible.

A mon avis ♥♥

Pour les mélomanes en mal de frissons …

Une très très courte nouvelle, 8 pages en tout, que, de fait, j’ai rapidement lue, mais qui a su m’intéresser. Etant une mordue de musique, je ne pouvais de toute façon que la lire, vu le titre. Ah, la musique, elle est au cœur de la réflexion de l’auteur ici, de la création d’un « bon morceau », de celui qui fera vibrer les foules, qui les marquera à jamais. Qui ne s’est jamais demandé comment naissait des titres comme « Imagine » par exemple ? Moi, oui ! Ici, un début de réponse nous est donné … Je n’aime pas trop par principe les bouquins de style « horreur », j’ai du mal avec ça, en film, c’est pire encore, mais, je me suis dit, après tout, pourquoi pas ? Il faut essayer tous les genres, du moins, c’est mon opinion. Du coup, je ne me suis pas laissée refroidir par l’annonce « épouvante » associée au texte et je me suis plongée entre ses pages. Bon, dans un premier temps, je dois dire que j’ai trouvé ça très bien écrit, rien à dire. On est de suite dans l’ambiance, lourde, sombre par moments, angoissante sur la fin. Le style, visuel, de l’auteur nous permet de bien nous approprier les scènes qui se déroulent sous nos yeux et d’imaginer la terreur du spectacle qu’elle inspire à partir d’un certain stade. C’est … flippant, y a pas d’autres mots. Cela dit, je pense que ç’aurait pu l’être nettement plus encore, je suis un peu restée sur ma faim de ce côté-là (c’est pas ce soir que je vais faire des cauchemars à cause de cette nouvelle :P). Notamment, j’ai été déçue par l’apparition du Diable annoncé dans le résumé du texte – ceci n’est pas un spoiler !!! -, je l’aurais imaginée beaucoup plus percutante, plus poussée aussi. Ici, ça dure deux secondes, rien n’est explicité (à part dans le résumé du texte … c’est dommage que la clé soit donnée là d’ailleurs, j’aurais voulu le déduire moi-même, mais bon …), et, ce qui en découle, peut-être perçu comme un peu tiré par les cheveux. Ce rebondissement majeur dans l’histoire, celui qui fait tout basculer, aurait dû me marquer, il ne l’a pas vraiment fait. Ça passe trop vite pour devenir inoubliable alors que c’est un élément déclencheur. Je ne sais pas, là, pour moi, il manque quelque chose … Après, ça ajoute au mystère de la nouvelle. Qui est ce Diable ? Est-ce vraiment lui ? Bref, plein de questions, pas forcément de réponses … J’ai trouvé l’histoire cela dit bien menée dans l’ensemble, on la suit avec intérêt, parce qu’elle est originale, créative, qu’elle met en scène un nombre de personnages restreint, tous avec leur personnalité propre bien délimitée (un exploit en si peu de pages !), permettant au lecteur de vite s’approprier les éléments clé du récit. On n’est pas submergé par les infos, on se repère vite et donc, de même, on rentre dans l’histoire. J’ai aimé le principe de base du musicien torturé qui cherche une issue qui lui permettra de chanter … avec son âme, un grand classique. Tout est là. Même si ça peut paraître à la fois « trop gros », voire simpliste, finalement, je me rends compte que le dosage est bon. Ce qui peut paraître pour un défaut ne l’est pas vraiment. Au final, c’est un prétexte, rien de plus. De fait, on fait moins attention aux détails manquants, se concentrant sur la vision d’ensemble. J’ai trouvé ça … gore, à un certain moment, étrange, dérangeant, je suppose que ce sont les émotions que voulait provoquer l’auteur avec son texte, même si je les ai perçues comme à travers un filtre, ça ne m’a pas « effrayée » à proprement parler. Pas de frissons qui vous parcourent l’échine devant cette vision d’horreur qui se dessine sous nos yeux peut-être parce que je n’ai pas réussi à m’attacher d’une quelconque manière aux personnages décrits. Ils sont restés loin de moi, comme je suis restée loin d’eux. Du coup, pas d’implication réelle dans le texte. Non, ce que je retiens de ce texte, c’est qu’il est bon, malgré tout. Il n’est pas mauvais, il n’est pas exceptionnel, mais il n’est certainement pas inintéressant. Le gros bémol, c’est la fin, pour moi. Précipitée, trop facile, elle ne m’a pas vraiment emballée. Je dois cependant lui reconnaître la surprise qu’elle m’a provoquée, je ne l’imaginais pas comme ça, c’est son déroulé qui m’a perturbée plus que l’idée en elle-même qui n’est pas si mal que ça, de même que la « matérialisation » du Diable d’ailleurs dans le texte. Comme je disais, les bonnes idées sont là, le style est là, mais il manque … une étincelle, un petit plus qui m’aurait fait craquer. C’est sympa … mais sans plus. Une nouvelle qu’on peut vite oublier quoi. Et c’est dommage. Tout comme les quelques coquilles que j’ai repérées ici et là dans le texte. Bon, cela dit, je vous conseille quand même de lire cette nouvelle qui sort de l’ordinaire, rien que pour découvrir l’histoire tordue inventée par l’auteur. Quelque part, je suis d’accord avec lui sur l’incarnation du personnage du Diable, ça ne fait d’ailleurs aucun doute dans mon esprit, mais peut-être pour d’autres raisons :P

Brefouille ….

Une nouvelle, noire, écrasante, qui vous conduit au cœur d’un récit original. Quand on cherche son âme, on peut courir le risque de faire confiance à la mauvaise personne … Faites attention à vous, ô lecteurs !

Passeport lecture

Nombre de pages : 12

Temps de lecture : 8 minutes

Prix : 0.00 € (ebook)