Takashi HIRAIDE "Le chat qui venait du ciel"
Voici un roman touché par la grâce, celle d'un chat " si petit et si frêle qu'on remarquait tout de suite ses oreilles pointues et mobiles à l'extrême ". Quand un jeune couple emménage un jour dans le pavillon d'une ancienne demeure japonaise, il ne sait pas encore que sa vie va s'en trouver transformée. Car cette demeure est entourée d'un immense et splendide jardin, et au cœur de ce jardin, il y a un chat. Sa beauté et son mystère semblent l'incarnation même de l'âme du jardin, gagné peu à peu par l'abandon, foisonnant d'oiseaux et d'insectes. Tout le charme infini de ce livre tient dans la relation que le couple va tisser avec ce chat qui se fond dans la végétation exubérante pour surgir inopinément, grimpe avec une rapidité fulgurante au sommet des pins gigantesques, frappe à la vitre pour se réconcilier après une brouille. Un charme menacé, car ce qui éveille en nous la beauté et appelle le bonheur est toujours en sursis... Hiraide Takashi, qui est avant tout poète, a insufflé une lumineuse et délicate magie à cette histoire du " chat qui venait du ciel ", son premier roman, largement autobiographique.
Une oeuvre tout en douceur et en poésie, extrêmement "précieuse", lente et parfois un peu trop "banale". Le style est à la fois poétique et bâclé (on suit le fil des pensées de l'auteur/narrateur de manière quelques fois chaotiques, on passe du coq à l'âne sans raison ...), j'ai l'impression que le narrateur veut nous faire passer des émotions tout en retenue, j'ai au beaucoup de mal à m'imprégner de ce roman. Pourtant, l'histoire d'un couple japonais qui tombe en adoration devant le chat des voisins, peut paraître recéler quelques éléments captivants, mais là, je ne sais pas, j'ai trouvé tout ça très lointain, inaccessible est sans doute le bon mot. On tente de percer la pensée de l'auteur au travers de ce récit autobiographique tout en détails (il y en même trop par moment !), on cherche à comprendre la psychologie de ces étranges personnages, mais à la fin, c'est un sentiment d'échec qui pénètre le lecteur, on a l'impression que l'essentiel se dessine sous nos yeux mais qu'il nous échappe faute d'avoir pu pénétrer réellement dans l'oeuvre. C'est cette fuite du sens qui m'a le plus déplu dans ce roman, on sent qu'il y a de belles choses qui sont dites, qui sont vécues, et que cela devrait nous toucher, mais franchement, c'est raté pour ma part. C'est un conte philosophique zen, sur l'amour des animaux, sur la relation entre l'homme et l'animal, un bon roman pour se changer les idées et trouver le calme, pour certains, il pourra même agir comme un bon somnifère ! Je m'attendais à plus de surprises aux vues de la couverture qui m'avait happée, je ne les ai pas trouvées. A vous de juger !
Nombre de pages : 130
Temps de lecture : 1h45
Prix : 6.00 euros