HERGE "Tintin au Congo"
Le 10 janvier 1929, un jeune reporter fait son apparition dans Le Petit Vingtième, le supplément pour enfants du quotidien belge Le XXe siècle. Son nom ? Tintin. Accompagné de Milou, un jeune chien blanc, il part pour la "Russie soviétique". Son créateur, un certain Georges Remi, signe Hergé, pseudonyme inspiré par ses initiales. Après ce premier voyage en Russie, qui donne naissance à l'album Tintin chez les Soviets, le jeune reporter s'envole pour l'Afrique (Tintin au Congo), puis pour l'Amérique. Mais c'est Le Lotus bleu, publié dans Le Petit Vingtième dès août 1934, qui marque un tournant important dans l'œuvre d'Hergé. Celui-ci, après avoir rencontré Tchang Tchong-Jen, jeune étudiant chinois qui lui a ouvert les yeux sur l'Asie, va désormais se soucier de rigueur documentaire. Il va aussi s'efforcer de faire passer dans ses histoires un message d'humanisme et de tolérance. Le succès de son reporter à la houppe ne va cesser de grandir. Hergé lui fait parcourir le monde. Il teinte ses aventures d'onirisme (L'Étoile mystérieuse), flirte avec le surnaturel (Les Sept Boules de cristal), l'expédie même sur la lune.
Il donne à Tintin des compagnons d'aventure qui vont prendre une place essentielle : les Dupont/d (Les Cigares du pharaon), le capitaine Haddock (Le Crabe aux pinces d'or), le professeur Tournesol (Le Secret de la Licorne) ou Bianca Castafiore (Le Sceptre d'Ottokar). Hergé n'hésite pas à jouer avec ses personnages : Les Bijoux de la Castafiore montrent un Tintin dépassé par les événements, loin de son image traditionnelle. Jusqu'à l'œuvre ultime, laissée inachevée par la mort d'Hergé en mars 1983 : Tintin et l'alph-art, dont la dernière case montre le héros en bien fâcheuse posture...
Tintin a su séduire les jeunes comme les adultes. Grâce à la lisibilité de la narration et du dessin, la justesse des dialogues, le sens du rebondissement et de l'intrigue... Mais aussi le souffle de l'aventure, de l'amitié et de la générosité.
Et, en plus, ce quelque chose d'indéfinissable qu'Hergé lui-même ne savait expliquer... Une bande dessinée universelle.

Je déteste ! Même en remettant l'album dans son contexte historique, je le trouve répugnant. Les congolais passent pour des débiles, fainéants et incapables de s'en sortir sans les blancs, quoi de plus raciste ? Tintin passe son temps à massacrer les plus beaux animaux d'Afrique, il n'y a que Milou pour s'en offusquer (et encore, une seule fois ! Le reste du temps, lui et Tintin se vantent d'être d'excellents chasseurs ...). Je comprends mieux les critiques qui ont été faites sur cet album. Quand on pense que Tintin est le personnage censé être le plus gentil, le plus innocent qui soit et quand on voit comment il se comporte dans cet album, ça me révolte. Il est clair que ce n'est pas l'album qui permet de vraiment découvrir l'oeuvre d'Hergé. On est loin de passer un bon moment en lisant cette BD ! Dommage, car la qualité du dessin est toujours là, les situations drôles aussi (mais rares), on a l'impression que tout est "surjoué" et qu'Hergé a voulu trop en faire (je n'ai jamais vu un être humain se défaire de la menace de léopard, crocodile et autres animaux de façon aussi aberrante). Bref, on peut tout à fait passer outre cette BD si l'on veut découvrir l'oeuvre, elle n'en est pas symbolique.
Nombre de pages : 62
Temps de lecture : 40 minutes
Prix (édition de poche) : 6.25 euros
"Stupide animal ..."