Gayle FORMAN "Si je reste"
Mia a 17 ans, un petit ami que toutes ses copines lui envient, des parents un peu excentriques mais sympas, un petit frère craquant, et la musique occupe le reste de sa vie. Et puis...Et puis vient l'accident de voiture. Désormais seule au monde, Mia a sombré dans un profond coma. Où elle découvre deux choses stupéfiantes : d'abord, elle entend tout ce qu'on dit autour de son lit d'hôpital. Ensuite, elle a une journée seulement pour choisir entre vivre et mourir. C'est à elle de décider. Un choix terrible quand on a 17 ans. Si je reste est une merveilleuse histoire d'amour, mais aussi un livre qui nous fait réfléchir à l'essentiel, à la place de l'amour et du bonheur, à tous ces liens avec nos proches auxquels on s'habitue et qui sont pourtant le vrai trésor de nos vies.
Un beau roman, qui m'a émue aux larmes, et pourtant ... c'est loin d'être un coeur. Mais ça reste une belle découverte ! Tout d'abord, le problème du prénom du petit ami dévoué : Adam. C'est le deuxième roman que le lis, avec "Je veux vivre", où le petit ami s'appelle comme ça. Y a-t-il un monopole des mecs en souffrance dont la petite copine va bientôt mourir pour ceux qui s'appellent Adam ? Y a-t-il une grève au pays de l'imagination des prénoms ? Où est-ce la flemme de l'auteur qui s'est arrêtée à la lettre A sans chercher plus loin ? Bref, dès le départ, j'ai trouvé ça "calqué". Même si le concept est totalement différent. C'est d'ailleurs ce qui m'a sauvée de l'ennui et de la redondance. Même si le questionnement "je reste"/"je pars" prend une grande part du récit on apprécie aussi le côté "je découvre la vie en dehors de mon corps et j'en profite pour observer les réactions de mes proches". Toute l'originalité du roman tient à cette situation ambiguë, tendue, de Mia, cette ado dans le coma coincée entre deux mondes. Tout se résume finalement à cette question : quand tout votre monde s'écroule, quel choix effectuer, rester ou fuir ? Ça sous-tend tout le bouquin. J'ai bien aimé d'ailleurs l'alternance entre les souvenirs et l'errance de Mia au travers des couloirs de l'hôpital. Finalement, on comprend que ces moments passés et les personnes qui restent auprès d'elle dans son présent actuel sont ce qui déterminera son avenir. Va-t-elle se réveiller ou décider d'abandonner la partie ? Ne vous inquiétez pas, je ne vous dévoilerai pas la fin. Sinon, à quoi bon lire ce livre ? J'ai trouvé les personnages attachants, intéressants, et pourtant, ils ne m'ont pas touché autant que ceux de "Je veux vivre". Bizarrement, je les ai trouvé plus pâles, ayant moins de caractère, un peu trop lisses à mon goût. Même si on nous rabâche à longueur de temps l'originalité de Mia et de sa famille. Malgré cela, on se laisse facilement emporté par l'histoire, principalement parce qu'elle est bien écrite, sans véritables temps morts. Le lecteur se retrouve au coeur d'un tourbillon d'émotions qui ne lui laisse pas le temps de souffler. On attend la décision finale dès la première ligne et le suspens est tel qu'on a du mal à s'arracher au livre avant de l'avoir fini. Pour conclure, c'est un bon roman qui fera craquer les âmes sensibles comme moi mais ce n'est pas un coup de coeur. A vous de juger. Pour ma part, je lirai peut-être la suite quand même ...
Nombre de pages : 220
Temps de lecture : 2h15
Prix : 15.90